Pourquoi ai-je décidé de partir en mission ?

Chez nos voisins les mormons, l’œuvre missionnaire a une place primordiale. En ce moment même, partout dans le monde, des dizaines de milliers de missionnaires témoignent de l’Évangile du Christ aux personnes qu’ils rencontrent…

Il y a quelques mois, j’ai également pris cette décision.

 J’ai décidé de laisser de côté mes études (je viens de terminer une licence de musicologie), ma famille et mes amis pour me consacrer durant dix-huit mois à parler de Dieu, et de la joie que procure son Evangile.

« Partir », ce n’est jamais une décision facile ! D’autant plus quand on ne sait pas où on sera appelé à servir… Cela peut être un peu effrayant, requiert du lâcher-prise, et de faire des sacrifices. En effet, le but d’une mission de prosélytisme n’est pas de passer du « bon temps » ou « des vacances » dans un autre pays… mais bel et bien de faire parvenir la connaissance de l’Evangile Rétabli au plus grand nombre de personnes possible !!

Pour la plupart des gens, cela peut paraître complétement insensé... A la vingtaine, ne devrait-on pas « profiter de la vie » ? Privilégier les études, notre carrière ? C’est un âge où on a tant d’opportunités…

« Ce qui importe, ce n’est pas le temps que l’on vit, mais ce que l’on fait du temps qui nous est accordé. » a certifié Martin Luther King. Ce militant, qui s’est battu pour la paix et les droits civiques, montre par-là l’importance d’utiliser notre temps de la meilleure manière possible. Au premier abord, on serait tenté de penser qu’il suffit de « profiter » de la vie et de suivre la fameuse maxime de Pierre de Ronsard : “Vivez si m’en croyez, n’attendez à demain. Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie…”

 Pourtant, les paroles de Martin Luther King nous ouvrent une autre perspective… Alors pourquoi ai-je décidé volontairement de tout quitter pour consacrer une certaine période de ma vie à la prédication de la Parole de Dieu ?

La raison est simple : Je sais que l’Evangile du Christ est vrai. La joie et la paix qu’il m’apporte sont intarissables !

Quand vous allez dans un bon restaurant ou que vous trouvez une bonne affaire, n’avez-vous pas envie de partager l’adresse avec les personnes qui vous entourent ? Moi j’ai envie de faire rayonner le témoignage que j’ai, autour de moi! « Et nous parlons du Christ, nous nous réjouissons dans le Christ, nous prêchons le Christ […] » (2 Néphi 25 : 26) N’est-ce pas la meilleure manière d’utiliser son temps ? Partager notre joie et se réjouir en Christ !

Alors bien sûr, certains diront qu’ils n’ont pas besoin de ça pour être heureux !

En réalité, l’Evangile est un processus de raffinement qui nous permet de dépasser nos frustrations, nos souffrances, nos peines. Il nous aide à transformer notre nature. Il nous accorde son Esprit qui nous procure de la paix, là où il n’y avait que du ressentiment, de la joie, là où il y avait de la peine, de l’espérance, là où il n’y avait que des doutes…

Nous n’avons pas besoin d’attendre la vie après la mort pour goûter aux bénédictions de l’Evangile ! Au contraire, nous pouvons expérimenter cette joie à chaque instant de notre vie !

 Je me souviens qu’il y a bien des années, quand j’étais au collège, j’ai connu une longue période particulièrement difficile. J’étais  abattue et triste. Un jour, mon père m’a demandé pourquoi j’étais si triste. J’y ai beaucoup réfléchi. Le soir-même, j’ai prié le Seigneur et je lui ai demandé de m’aider à surmonter ce qui me paraissait alors insurmontable. J’ai promis au Seigneur que s’il m’aidait à changer ma vie de manière à vaincre mes difficultés et à avoir de la joie, je servirai (quand j’en aurai l’occasion) une mission de prosélytisme pour partager cette joie avec d’autres personnes.

Ce qui est extraordinaire avec Dieu, c’est que « son amour est tel que, même si nous perdons l’espoir de nous améliorer, lui ne renonce jamais. Il se peut que nous voyons en termes d’hier et d’aujourd’hui. Notre Père-Céleste voit en termes d’éternité. » (Dieter F. Uchtdorf). J’ai réalisé qu’il fallait que j’utilise pleinement l’Evangile ! Ma vie n’a pas changé d’un coup, mais à force de travail et de foi, toute la souffrance que j’avais a été engloutie dans l’Expiation !

Aujourd’hui, bien des années plus tard, alors que je ne pensais plus vraiment à cette expérience, je suis profondément reconnaissante de m’être tournée vers Dieu ! Je crois que « ce qui est essentiel,  c’est que nous consacrions l’énergie de notre esprit, de notre cœur et de notre âme aux choses qui ont une importance éternelle. »

On connait tous le roman de Lewis Caroll, Les Aventures d’Alice au pays des merveilles…A un moment, Alice arrive à un croisement où la route se sépare en deux chemins aux directions opposées. Alors qu’elle réfléchit à la direction à emprunter, elle rencontre un chat et lui demande le chemin à prendre. Le chat lui répond : «  Cela dépend de l’endroit où tu veux aller. Si tu ne sais pas où tu veux aller, peu importe le chemin que tu choisis. » A la différence d’Alice, je sais dans quelle direction je veux aller.

J’ai déjà réfléchi à ce que je voulais vraiment. Je réalise qu’au-delà de mes rêves de petite fille : devenir professeur de guitare, finir mes études etc… Mon attitude a plus de valeur que la réussite ou l’échec, car de par son caractère permanent, elle m’aide à établir ma personnalité de façon durable.

En fin de compte, peu importe le succès, les déceptions ou l’échec, qui ne sont que transitoires.

Ce qui compte, ce n’est pas ce que l’on possède, mais ce que l’on est.

Je n’ai pas honte de l’Evangile et de dire que je sais que Dieu vit ! Suite à mon expérience au collège, j’ai appris à avoir une paix et une joie immuables !

 Un jour, un de mes professeurs a demandé à me parler à la fin du cours. Surprise, je suis allée le voir. Il m’a dit : « Je ne sais pas pourquoi, vous êtes toujours souriante, à n’importe quel moment de la journée ! Qu’est-ce qui vous rend si heureuse ? » Assurément, la connaissance de l’Evangile est ma plus grande source de joie ! Je sais que Dieu se soucie de chacun de nous, et j’espère être un instrument entre Ses mains pour que d’autres personnes puissent le ressentir à leur tour !

Thomas S Monson a dit : « Quand nous réfléchissons aux décisions que nous prenons chaque jour de notre vie, que ce soit pour tel ou tel choix, si nous choisissons le Christ, ce sera toujours le bon choix ». Le Seigneur a tenu sa promesse, il m’a aidé à avoir de la joie ; aujourd’hui, je m’apprête à tenir la mienne !

Les vérités de l’Evangile valent bien des sacrifices ! Partager l’Evangile est la meilleure chose que je puisse faire !